27/01/2012

“C’est toujours moi, Khady Demba”, de “Trois femmes puissantes de” M. NDiaye.

***Le présent texte constitue une libre  traduction de l’article ci-contre adressé à des lecteurs polonophones.

Reconnu par la critique (prix Goncourt 2009), apprécié par les lecteurs (plus d’un demi million d’exemplaires vendus), le dernier roman de Marie NDiaye vaut être lu pour au moins trois raisons : un style novateur, une histoire intéressante et un message loin d’être banal.

Cette écrivaine d’origine franco-sénégalaise a effectivement réussi à s’emparer d’un bon nombre de lecteurs non seulement grâce à de captivantes histoires, mais aussi à une ambiance singulière de sa prose composée à l’aide du procédé dit « réalisme magique ». Comme l’indique déjà le titre, son plus récent roman traite de trois femmes puissantes.

Prénommées Nora, Fanta et Khady Demba, celles-ci sont fortes à de nombreux égards, sans que leur force équivaille nécessairement à la résistance psychique. Après de nombreuses années de séparation, Nora doit ainsi faire face à son père autoritaire et ultra misogyne ainsi qu’à un secret familial susceptible de surprendre même le plus perspicace lecteur. Jadis professeur de lettres à Dakar, Fanta, demeurant depuis quelques années en France, apparaît dans le roman de Marie NDiaye de manière indirecte – sa présence n’est marquée que par le récit de son mari qui se reproche constamment de ne pouvoir garantir à sa conjointe des conditions décentes de vie en Europe.

Personnellement, je me suis laissé séduire le plus par  l’histoire de Khady Demba, veuve sans enfants, qui, après le décès de son mari, se trouve contrainte à affronter toute sorte d’humiliation. Malgré les vicissitudes de son existence, Khady garde sa dignité, en répétant sans cesse des mots rythmiques et, quelque simples soient-ils, riches de sens : « C’est toujours moi, Khady Demba. 

Cette phrase pourrait en effet constituer le message du livre de NDiaye : quelles que soient les circonstances, reste fidèle à tes propres principes, ne désespère jamais et, avant tout, aie toujours le courage de regarder ta vie droit dans les yeux !

Traduction : Paweł Hładki

Photo : Kasia Wandycz