Histoire du théâtre

Le théâtre français et esthétique classique au XVIIe siècle

Notes par Hélène Sanches Pereira, Lucille Kokolo Nocente, Deborah Valentin

– XVIIe siècle : Age d’or du théâtre

– Auteurs principaux : Racine, Corneille, Molière

Théâtre de cours

– Farce est le genre mondain le plus apprécié par les bourgeois et les gens du peuple

– Mort de Mazarin en 1661 le roi Louis XIV quitte paris pour Versailles

– Roi soleil grand amateur de divertissement partagé par « Monsieur» son frère

– Monsieur prend sous son aile Molière qui fera jouer à Versailles la comédie de ballet de

la princesse d’Eliade (pendant 25 ans)

– 1680 Louis XIV roi vieillissant se tourne vers Dieu et renonce aux plaisirs qui ont

ponctué son règne

– L’unique lieu de la vie redevient Paris

Le théâtre à Paris 

Paris = seule ville à connaitre une activité théâtrale régulière dans des lieux consacrés

Province = lieu de passage

Les salles

1548 : Construction d’une salle de théâtre à l’hôtel de Bourgogne par la troupe Confrère de la passion. Pendant longtemps en France on n’imaginera des salles uniquement à partir de ce modèle.

Le théâtre de collèges

Il s’agit de théâtre scolaire, favorisé par différentes confréries religieuses comme outil pédagogique.

Acteurs et troupes

Les acteurs français ne se spécialisent pas, ils jouent aussi bien la tragédie que la comédie. L’attribution des rôles des acteurs se fait généralement en fonction de leur autorité, de leur position dans la troupe. L’identité d’un acteur se fait par rapport à la troupe à laquelle il appartient.

Vie économique

La profession de théâtre peu rentable.

Le loyer des salles représente un financement important

Jouer à la recette implique de jouer une représentation au gout du public et donc de pouvoir constamment renouveler les pièces en plus de gérer la patience des fournisseurs  et les attaques, bassesses de la concurrence.

Parfois les troupes investissent une partie de leur argent dans une claque. De la même manière il existe des contre claques .Cette pratique ne suffit pas à assurer la survie de la profession. Pour survivre le théâtre professionnel a besoin de subventions.

Au XVIIe on connait deux types d’aides :

Le clientélisme et le mécénat.

C’est sous ses deux pratiques que la création théâtrale se développe en France et sous Louis XIV qui deviendra mécène de l’art parisien.

Fusion et monopoles

– Fin du siècle, renforcement de l’activité théâtrale en France par une importance

politique qui plaçait les troupes sous l’autorité royale

– 1672 l’opéra prend le monopole. Toutes les compositions lyriques sont confiées à Jean

Baptiste Lulli

– La fermeture du théâtre du Marais représente un changement.

– Les 2 troupes fusionnent et forment dans le jeu de paume de l’Hôtel Guénégaud une

troupe unique jusqu’en 1680

– Décret de Colbert ordonne la fusion de cette troupe et l’hôtel de bourgogne ◊

Naissance de la comédie française

– Le théâtre ne possède plus le même soutient ◊ le roi s’en remet à l’église et blâme le

théâtre pour son immortalité et sa futilité.

– 1697 le roi chasse les comédiens qui reviendront en 1716 après sa mort.

L’acteur dans la société 

Le métier de comédien se pratique et se transmet d’ailleurs en famille.

Entre les années 1630 et 1670 : admiration portée aux comédiens. C’est l’effet de voix et de diction et le charisme des comédiens qui provoquent l’émotion de la représentation théâtrale. Cependant l’attirance de la société envers les comédiens reste limitée puisque la morale religieuse conteste et condamne les comédiens.

Le mépris à l’encontre des acteurs est néanmoins limité par le pouvoir royal. En 1641 Louis XIII a fait publier une déclaration visant à protéger les comédiens des blâmes et autres préjudices. La mode du théâtre et le pouvoir royal ne réussissent pourtant pas à rétablir l’honneur d’une « profession suspecte » (vis-à-vis du domaine religieux)

Les acteurs sont excommuniés et doivent renier leur profession s’ils veulent avoir une sépulture chrétienne et être réintégré dans la communauté.

Molière s’est d’ailleurs vu refusé une telle sépulture et il faudra l’intervention personnelle du roi pour que Molière soit enterré dans un cimetière chrétien.

L’Académie française

– 1635 création de l’Académie française

– Batailles entreprises pas les écrivains pour rénover la langue et la littérature à partir de

l’héritage des anciens.

– En la créant Richelieu constitue un corps qui aura pour but d’officialiser ces réflexions

et imposer à tous une norme de la langue et de la littérature

– Importance centraliste de l’ADF

Les grands genres dramatiques 

Au XVIIe siècle les deux grands genres nobles sont la comédie et la tragédie.

Elles sont régies par l’esthétique classique :

  • pièces divisées en cinq actes

  • début de la pièce accompagnée d’une longue exposition

composition en alexandrin

Les genres mixtes 

Les gouts différents d’un public divers favorise le développement des genres mixtes au théâtre comme la tragi-comédie ou encore d’autres genres éphémères.

Les comédies ballets ont été créées par Molière avec sa comédie Les Fâcheux en 61. Le succès de cette formule pousse Molière à continuer dans cette voie avec sa comédie Le malade imaginaire en 73.

C’est encore Molière qui crée le genre des tragédies ballets avec Psyché en 71 en réponse à une commande royale.

En parallèle Mazarin implante en France l’opéra italien qui connait un succès à la fin des années 1640.

Le schéma d’un théâtre à décor unique est  concurrencé par le spectacle à machines.

Les spectacles à machines impliquent une mise en scène qui se veut spectaculaire et qui en mettent plein la vue.

La mixité de cette forme de spectacles s’achève vers la fin des années 1670 période où l’opéra prend son indépendance.

Comédie

– Mettra du temps à s’imposer dans les salles parisiennes

– Concurrencé par la comédie italienne, les genres mixtes + la farce appréciés du public

– 1630 réussie à s’intégrer

– Consiste à blâmer les mœurs « castigat ridendo mores »

– Différent de la comédie tragique. Comédie française genre omniprésent dans les siècles à venir

et imité par l’Italie.

Molière

C’est entre les années 1662 et 1666 avec L’Ecole des femmes, Tartuffe, Dom Juan ou encore Le Misanthrope que Molière doit son prestige et aussi la protection du roi et du public de part les sujets variés que traite ces 4 grandes comédies. S’inspirant du jeu italien Molière joue sur le genre de la farce et de la comédie en mélangeant leurs procédés.

L’action des comédies qu’écrit Molière est  loin d’être classique. Ce n’est pas l’action elle-même qui se met en place dès le début dans ses pièces mais souvent des discussions.

Il y a une réelle complexité dans l’action :celle-ci dépasse parfois la double intrigue. Molière écrit d’abord ses pièces pour susciter le rire provoqué par l’excès et la démesure.

La comédie moderne reste la vraie innovation de Molière (comédie tient à la fois au personnage mis en scène et au lieu où l’action se passe).

Molière ouvre sur un théâtre psychologique c’est à dire un théâtre où les bourgeois ne dépendent pas des codes de la farce ou encore de la tragédie

Les comédies qui suivront seront donc marquées par la dramaturgie de Molière.

La tragédie

La tragédie classique est composée de cinq actes et le nombre de scènes par acte varie. L’action est issue de l’histoire ou de la légende ; les personnages sont généralement illustres et sont tourmentés par de fortes passions. La tragédie classique avait ses règles, dont la règle des trois unités  (unité d’action, unité de temps, unité de lieu)

  • L’unité d’action : les intrigues secondaires sont proscrites. Cela permet de concentrer l’intérêt dramatique sur le sujet principal de l’œuvre, de simplifier l’intrigue.

  • L’unité de temps : la durée de la représentation théâtrale doit coïncider avec la durée de l’action représentée. À la différence du théâtre baroque où les événements pouvaient s’étendre sur plusieurs jours, mois, voire plusieurs années, l’action des pièces classiques n’excède pas les vingt-quatre heures. Cette règle permet d’éviter l’invraisemblance.

  • L’unité de lieu : l’action doit se dérouler en un lieu unique. L’espace scénique coïncide ainsi avec le lieu de l’action représentée.

Les règles de la bienséance devaient être aussi respectées afin de ne pas choquer le public. La vraisemblance était également de rigueur.

Les thèmes tragiques sont souvent l’héroïsme, l’honneur et la vengeance, l’amour, la fatalité, l’homme face à son destin, etc. Le dénouement d’une tragédie est souvent malheureux (par exemple : la mort).

Corneille et Racine

Ils sont les deux grands auteurs tragiques du XVIIe siècle.

Corneille se fait connaître après le Cid, quand il crée une longue série de tragédie à fin heureuse. Pour lui, la tragédie s’évalue à la auteur du péril dans lequel risque de tomber le héros. Le héros cornélien n’est pas marqué par la fatalité, il est libre de choisir son destin.

On lui oppose Racine dans la mesure ou il est considéré comme le champion de la tragédie du devoir et lui celui de l’amour.

Son héros n’est généralement pas libre, soumis à la passion pour l’être aimé.

Poétiques et dramaturgies

Les poètes dramatiques sont aussi bien des auteurs de pièces que des auteurs de discours sur le théâtre.

Entre les années 1640 et 1670 il ne faut pas oublier que la popularité du théâtre tient au fait que les auteurs se préoccupent de la présence des spectateurs. Au siècle classique “la poétique” laisse place à la dramaturgie vivante (le poème dramatique n’a plus le statut unique d’œuvre littéraire). Pour les auteurs le spectateur est le destinataire principal des pièces et se place comme son meilleur juge. C’est donc avant tout pour le spectateur que les auteurs écrivent leurs pièces.

En 1660 Corneille rappel Qu’Aristote disait déjà que ” la poésie dramatique a pour but seul le plaisir des spectateurs” et envisage d’autres fonctions que celle de la purgation des âmes (fonctions d’utilité).

Le théâtre apprend au spectateur à distinguer les vices et les vertus et à choisir les vertus qui ont à elles seules une issue heureuse dans la fable dramatique contrairement aux vices. Le théâtre a donc un but édificateur.